Expressions, tournure idiomatique et autres coquetteries

J’adore les expressions et connaitre leur origine, j’adore également apprendre leur équivalence dans d’autres langues. Ai-je une vie? Oui, oui, même 9, comme les chats. Parlant de chats (vous ne croirez JAMAIS au lien que je m’apprête à faire), savez-vous d’où vient l’expression anglaise « It’s raining cats and dogs »? Aujourd’hui, un petit saut dans l’univers des expressions, tournures idiomatiques et autres coquetteries.

expressions
« It’s raining cats and dogs »

D’abord, voici pour répondre à la question en intro… Jadis, les maisons étaient faites de matériaux simples. Jusque-là, je ne perds personne avec mes leçons d’histoire? Ces mêmes maisons avaient des toits de paille, sans charpente de bois. Douillette et chaude, cette paille constituait le seul endroit où les animaux de petite taille pouvaient se blottir afin de passer confortablement la nuit. C’est donc dans la paille que rongeurs en tous genres, souris et autres adorables bêtes, même des chats (!), vivaient. Lorsqu’il pleuvait, la paille devenait glissante et notre joyeuse bande, se croyant à tort à l’abri de TOUT, glissait et se retrouvait, le plus souvent, dans la maison. On semblait donc voir pleuvoir des chiens (dans le rôle du rongeur) et des chats. Vous aurez sans doute maintenant un visuel très équivoque lorsque vous entendrez « it’s raining cats and dogs ».

Demeurons dans la coquetterie et jasons tournure idiomatique. Selon diverses sources, dont je vous fais un petit condensé, une expression idiomatique est une forme figée du discours. Les expressions idiomatiques sont toutes faites, fraîchement créées ou héritées de la tradition, elles sont parfois originales (dans leur forme ou par rapport aux règles normales de la langue). En somme, il s’agit d’une expression dont on ne peut pas déterminer le sens à partir des unités lexicales qui la composent.

Le cerveau, QUE J’AIME TANT, traite les expressions idiomatiques de deux façons. En psychologie cognitive, on distingue les modes de compréhension comme tel : comment intervient le contexte ET comment s’articulent, dans le lexique mental, les diverses représentations qui correspondent aux diverses interprétations de l’expression. OK, c’est un peu complexe. Le contexte, on aura compris sans peine qu’il s’agit de la culture, la langue, la situation, etc. Par contre, les représentations et les interprétations, elles, sont modulées par le caractère indirect des expressions idiomatiques. Tout comme lorsque l’on est sarcastique ou que l’on parle en utilisant des métaphores. L’ambiguïté est le défi #1 du cerveau. L’opposition du sens littéral et du sens figuré l’est tout autant. Oh là là, je pourrais vous en parler longuement!

Pour revenir à quelque chose de plus mardi-avant-midi-friendly, sans toutefois m’écarter de mon sujet initial, que sont les expressions, je vous ai fait une petite liste d’équivalences entre certaines expressions anglaises et françaises. Au passage, un ouvrage très intéressant de mon professeur d’université Monsieur Egan Valentine nommé Stylistique différentielle et Traduction, comporte une chapitre entier sur les processus de transfert et de transposition des expressions d’une langue à l’autre.

Voici pour la courte liste :

  • À qui le dis-tu? —————————————— You’re telling me;
  • Quand les poules auront des dents —————-  When pigs fly;
  • C’est tiré par les cheveux —————————–  It’s far-fetched;
  • Il n’est pas né de la dernière pluie ——————  There were no flies on him;
  • et tant d’autres, qui, on l’aura compris, nécessitent une bonne connaissance de la langue avant d’être maîtrisées et utilisées à bon escient.
« Quand les poules auront des dents »
« Quand les poules auront des dents »

Cela dit, la prochaine fois que vous parlerez avec un individu, un ami, un collègue ou toute autre personne pour qui le français n’est pas la langue maternelle, lancez-lui donc : « Cette histoire, ce n’est vraiment pas le Pérou; j’ai fait le pied de grue toute la journée pour m’apercevoir qu’ils étaient de mèche et que j’avais mis la charrue avant les bœufs en leur accordant, à mon grand dam, toute ma confiance. Je devrai changer mon fusil d’épaule, les envoyer paître au passage et, puisqu’on appelle un chat un chat, remettre le couvert. » et voyez sa réaction.

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