Comment écrire quasi?

Comment écrire quasi?

Quasi est le genre de mot qui, lorsqu’on l’écrit trop de fois de suite, peut sembler tout à fait étrange (je n’ai malheureusement pas déniché d’article fiable qui traite de ce phénomène…heum… connu?) Mais, cela dit, j’en ai fait l’expérience lors de la rédaction du présent article. Passons.

Utiliser quasi

Il est court, un peu rabougri, pas mal-aimé, mais souvent mal utilisé. On hésite; trait d’union ou pas? Voici donc un mini guide d’utilisation de cet adverbe ou… Quand utilise-t-on quasi- ou quasi?

C’est un adverbe

L’adverbe – on ne peut plus court – quasi, en plus d’être en tout temps invariable, peut modifier d’autres adverbes, certains pronoms indéfinis, en plus de modifier les verbes et les adjectifs. Comme il signifie presque ou « pour ainsi dire », il ajoute une notion de ressemblance, d’aspect presque entier ou total ou celle d’approximation. Certains lui préfèrent à peu près ou presque et le traitent de terme vieilli ou de régionalisme, mais pas moi.

 

Quand utiliser quasi-, avec un trait d’union?

Voici d’abord quelques exemples lors desquels on devra ajouter le trait d’union à notre adverbe du jour.

  • J’ai mangé la quasi-totalité de mon burrito; j’aurais dont pas dû.
  • Manger froid et être parent sont des quasi-synonymes.
  • Faire un coup de téléphone est un quasi-délit,… sauf si c’est vraiment vraiment drôle.

Dans ces cas-ci, vous l’aurez remarqué, quasi est suivi d’un nom et forme avec ce dernier ce qu’on appelle un substantif. Un substantif, c’est un nom, mais je ne voulais pas vous mêler. Quasi + un nom = un nom (bizarre) … Quasi + un nom = un substantif … oh wow.

Quasi et l’autre forment donc un tout incomplet.

Il faut également savoir que dans le cas d’un substantif (nom) pluriel, seul le mot suivant le trait d’union portera la marque du pluriel.

 

Quand utiliser quasi, sans trait d’union?

Bon, il reste une autre option.

*Va savoir pourquoi le français est si complexe d’hab, ici c’est tout simple; deux petites options…dont voici la deuxième :

  • Elle lui a offert un poncho; il était quasi content.
  • Il n’y avait quasi personne à son spectacle de mime. (No offence les mimes)
  • C’est quasi dommage d’avoir perdu mon VHS d’exercices de Josée Lavigueur.

Ici, quasi veut carrément dire presque. Il s’utilise avec des verbes, des adjectifs, d’autres adverbes, etc.

 

Vous ai-je donné un petit coup de pouce? J’attends vos suggestions pour d’autres articles du même genre!

 

 

Les paronymes

« Long time no see », qu’on dit.

À défaut de rédiger des articles sur mon blogue, j’en rédigeais des tonnes pour d’autres. Paradoxal, comme toujours. Bon, c’est dans la nature humaine, la mienne du moins, de réserver le sommet ultime de ma « to-do » à des trucs lucratifs, … légitime, non? Par contre, ce qui me fait le plus grand bien est d’écrire ici, des niaiseries de temps à autre, mais surtout des trucs qui me tiennent à cœur (lire ici : le respect de la langue).

Par contre, la bonne nouvelle est que ce court moment d’attente m’a permis de récolter, dans mon fichier mental nommé « erreurs fréquentes dont je devrais parler », quelques p’tits trucs qui, je l’espère, sauront susciter un certain intérêt.

Ces petits trucs, comme mentionné ci-dessus, font partie de la gang des paronymes. Par définition, un paronyme est un mot qui, dans sa forme, ressemble vraiment à un autre mot, mais qui en diffère en termes de sens.

Ainsi, dans le TOP 5 des paronymes que tout le monde mêle (ne vous sentez pas personnellement visé, donc), on retrouve :

  1. abhorrer et arborer : ici ce n’est pas trop complexe; retenez le tannant avec son look bizarre, son B suivi d’un H et d’un double R et qui veut dire « détester ou avoir en horreur » (les 2 R font penser à ceux contenus dans horreur, d’ailleurs). Arborer, lui, est plus commun, comme son orthographe, et signifie « montrer fièrement ou porter bien en vue », comme on le dirait dans : arborer les couleurs de notre équipe sportive favorite.
  2. amener et emmener : D’abord, les deux supposent qu’un être animé conduit ou fait quitter un endroit à un autre être animé vers un autre endroit. Cependant, amener met l’emphase sur la destination « je l’ai amené chez le médecin », tandis que emmener met davantage d’emphase sur le chemin, comme dans « elle aime tellement son toutou, elle l’emmène partout avec elle ». Autre nuance : amener = flush le partner à destination / emmener = reste avec le partner pendant et après avoir atteint la destination.
  3. dénudé et dénué : Pensez à nu en anglais … voir obtiendrez nude, alors dénudé signifie : qui est nu. Dossier clos. Par contre, lorsque l’on veut dire que quelque chose « manque de » (pas de vêtements!), comme dans : cette histoire est dénuée de sens, on utilisera la forme ne contenant pas la lettre « d ».
  4. effraction et infraction : D’un côté comme de l’autre, ces paronymes proviennent du mot latin frangere, qui veut dire briser. La distinction réside dans le fait que effraction veut dire briser quelque chose de concret (ex : une serrure pour entrer chez quelqu’un), tandis que infraction veut dire briser quelque chose d’abstrait, comme une règle, une loi, une convention (ex : j’étais dénudé sur le bord de la route et on m’a vite fait comprendre que j’étais en infraction).
  5. en lice et en liste : ahhhh, lui on l’aime. En lice est intimement lié aux expressions figurées (comme dans sens propre vs sens figuré). En lice fait référence à concourir pour être sélectionné, se présenter pour être élu, lutter pour être nommé vainqueur ou gagnant d’un prix prestigieux. Souvent, pas trop loin, on apercevra le verbe être ou les verbes demeurer, entrer, rester ou se retrouver. En liste, eh bien, c’est lorsqu’il y a des mots inscrits les uns au dessous des autres, dans une liste. Au passage, on peut dire SUR la liste ou DANS la liste, même si certains critiquent…

OK, pour la route, en voici deux autres :

  • jury et juré (lui, il cause des dégâts) : La phrase dont on doit se souvenir est « les jurés qui composent le jury », comme je suis encline à abuser des trucs mnémotechniques, je garde cette phrase en tête + le fait que le e vient avant le y …!
  • renforcer et renforcir (Hé boboy) : Les deux verbes, à la base, signifient « rendre plus fort ». Cependant, renforcir est un québecisme familier, on ne doit donc ni l’utiliser à l’écrit ou lors de présentations formelles. Perso, je dirais JAMAIS.

Les faux-amis : on vous HAIT!

Les faux-amis : on vous HAIT!

Je ne sais pas pour vous, mais moi j’aime les listes. Simples à visualiser et à conceptualiser, elles sont claires, longilignes et faciles à mémoriser. C’est la raison pour laquelle vous trouverez ci-dessous une liste de faux-amis, qui sont la cause première de FAIL par des traducteurs et traductrices, réviseurs et réviseures, même expérimenté(e)s… quand ils n’ont pas bu leur café. Les faux-amis : on vous HAIT!

 

  1. Bibliothèque & Library (on y emprunte des livres) / Librairie & Bookstore (on y achète des livres)
  2. Actually : en fait & vraiment (constatation) / Actuellement : currently & now (dans le présent)
  3. Éventuellement : possibly (possibilité) / Eventually : finalement (conclusion, ex : He eventually went out with his friends that night)
  4. Compréhensif : understanding (le fait de comprendre) / Comprehensive : complet & détaillé (A comprehensive report)
  5. Confidence : a secret / Confidence : la confiance
  6. Large : grand / Large : wide
  7. Photograph : une photographie (l’objet) / Photographe : a photographer (celui ou celle qui prend les photos)
  8. Commodity : marchandise / Commodité : convenience (qui fait notre affaire)
  9. Fortunate : chanceux (chance) / Fortuné : wealthy (argent ou autre richesse)
  10. Location : rent & lease (action de louer) / location : emplacement (lieu)

Et vous, y a-t-il de ces faux-amis absents de la liste et qui vous donnent du fil à retordre?

À qui de droit, c’est fini

À qui de droit, c’est fini

Eh non, notre « à qui de droit « tant chéri ne se dit plus, plus du tout. Le saviez-vous? En réalité, la locution est toujours correcte, mais on doit l’utiliser à bon escient. On dira, par exemple, « Je vous saurai gré de transmettre ma demande à qui de droit » lorsque l’on voudra signifier le destinataire… mais jamais en début de phrase pour s’adresser à un individu dont on ne connait pas le nom! Alors qu’en est-il de ces formulations dépassées (depuis toujours ou tout récemment), de ces trucs que l’on dit sans même savoir que l’on est dans l’erreur. Les voici, les 7 choses qui ne se disent pas ou plus!

à qui de droit, c'est fini

 

À qui de droit

Il s’agit en fait d’un calque de l’anglais. On dira « to whom it may concern », en anglais, mais pas sa traduction directe!

Varia

Le terme « varia » est une impropriété. On l’utilise à tort dans les procès verbaux et ordres du jour. Ce terme désigne plutôt un recueil d’œuvres variées ou, en journalisme, un article ou un reportage se rapportant à des sujets variés. Les meilleures expressions pour signifier l’idée transmise par le fameux « Varia » seront donc : « Questions diverses », « Affaires diverses », « Sujets divers », ou « Divers ».

À date

Il existe plusieurs utilisations de « à date » qu’il faut absolument éviter. On ne peut dire, par exemple, « nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à date ». Il faudra plutôt lire « nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à maintenant ». Même chose pour « à date, tout s’est bien passé ». C’est n-o-n! On devra lire « Jusqu’ici, tout s’est bien passé ».

Mademoiselle

L’utilisation de « Mademoiselle » est réservée, dans le cadre de correspondances écrites, uniquement aux très jeunes filles ou à celles (en existe-t-il encore?) qui souhaitent ardemment se faire appeler ainsi. On préfère « Madame », en tout temps autrement.

Impacter

Bon, bon, bon. Il faut savoir qu’impacter se dit, mais qu’il n’est pas accepté par les Grands de la langue française dont L’Académie française ou le Trésor de la langue française. Il s’agit en fait d’un néologisme ou « nouveau mot », admis mais… pas admis. À utiliser avec grande grande parcimonie, comme tous les autres néologismes d’ailleurs.

Moins pire

Ici, on tombe dans mes règles de prédilection. Tout le monde les entrave, mais elles constituent tout de même des erreurs. « Moins pire » est dans la même catégorie que « plus mieux ». On devrait lire « moins mauvais », comme dans « mes notes sont moins mauvaises ».

Se souvenir et se rappeler

Connaissez-vous la différence entre un verbe transitif et un verbe intransitif? Il y a le premier auquel on ajoute un complément de verbe (manger une pomme) et le deuxième auquel on n’ajoute pas de complément de verbe (ils grandissent). Et puis, parmi les verbes transitifs, il y a les directs et les indirects, qui nécessitent respectivement des compléments directs et indirects. Le verbe se rappeler est transitif DIRECT ; il demande donc d’être complété d’un complément direct et le verbe se souvenir transitif indirect. On dira donc « je me rappelle CETTE ÉPOQUE » et « je me souviens DE CETTE ÉPOQUE ».

Au passage, le verbe pallier est transitif direct… c’est-à-dire qu’on doit dire « pallier ce problème » et non « pallier à ce problème ».

OK, OK, j’avoue que la dernière était un peu lourde, mais constructive, non?

Bonne rédac!

3 Règles d’écriture et leurs exemples concrets

Mon œil de lynx de correctrice trébuche sans cesse sur le même type d’erreurs. Soyez-en rassurés, si elles reviennent fréquemment, c’est certainement qu’elles ne sont pas SI faciles à éviter. Pour les expliquer, je cherche régulièrement des exemples concrets afin de les insérer à mes commentaires ajoutés aux marges des textes corrigés… Parce que, on doit se le tenir pour dit, ces règles (contrairement à certaines autres qui font partie de la vie) sont là pour être suivies, elles ajoutent même de la fluidité et de la beauté à l’écriture…Alors donc, pour vous, j’ai regroupé quelques erreurs fréquentes afin de vous offrir ce petit (mini même) condensé nommé 3 Règles d’écriture et leurs exemples concrets.

ah ces règles!

1. L’absence de sujet dans une proposition participiale

Juste à la lecture du titre il vous est venu une envie de fermer la page et d’aller magasiner votre kit de Noël en ligne?

Attendez… ce n’est pas vraiment compliqué. En fait, il faut se rappeler que si l’on parle de quelque chose ou de quelqu’un en début de phrase (avant une virgule), on devra parler de la même chose dans la seconde partie de la phrase (après la virgule) SI ON NE NOMME PAS CETTE PREMIÈRE CHOSE À NOUVEAU. * Il faut noter que l’explication est la même si l’on inverse 1e partie et 2e partie de la phrase…

Par exemple, prenons cette phrase :

« Après avoir fini sa longue journée de travail, la nuit tomba. »

Selon toute logique et selon la langue française, ce serait ici la NUIT qui aurait fini sa journée de travail. Or, cette hypothèse, puisqu’elle est fort peu envisageable, indique qu’il y a une erreur. Nous devrions lire :

« Après que cet individu ait fini sa longue journée de travail, la nuit tomba. »

SHLANG! Comme on sait maintenant QUI a fini sa journée de travail, les deux propositions sont complètes et l’ambiguïté est levée. C’est-à-dire, également, que lorsque l’une des deux propositions (partie de phrase après ou avant la ponctuation) ne comporte pas de sujet, on en déduit, parfois à tort, que le sujet est le même partout.

2. Le pléonasme syntaxique

D’abord, le pléonasme est une répétition inutile. Le plus populaire exemple est certainement « monter en haut », mais ils sont nombreux : à un certain moment donné, faux prétexte, prévoir à l’avance, etc.

Le pléonasme syntaxique, lui, survient dans la construction même de la phrase.

Par exemple :

« La fille de Roger, entre autres jeunes demoiselles, elle ne lâchait pas des yeux le nouveau venu dans la classe. »

Le « elle » est absolument superflu puisqu’on a déjà établi que c’était « la fille de Roger » qui était le sujet.

OU encore :

« Une justification dont beaucoup, à commencer par le directeur, estiment que l’on aurait pu s’en passer. »

On devrait lire « se passer » puisque, encore ici, on sait que c’est de la justification dont on parle.

3. Le zeugme

Ç’aurait pu être le nom d’un bel animal exotique, mais non.

Le zeugme peut être de natures différentes. Je vais m’attarder au zeugme qui survient lorsque l’on coordonne deux verbes qui n’ont pas la même construction.

Par exemple :

« Gaston veut voir et parler à Marie. »

Essayons de faire deux phrases avec celle-ci…

  • Gaston veut voir (à) Marie
  • Gaston veut parler à Marie

Puisque la phrase se termine par un complément indirect (ou peu importe son nom dans la réforme ou blablaaaaa), les deux verbes devraient se conformer à cette structure.

La version correcte serait :

« Gaston veut parler à Marie et la voir. »

Tout simplement!

J’espère, sur ce, vous avoir donné des exemples qui puissent demeurer dans votre esprit lorsque vous écrirez, que ces règles deviennent limpides et faciles à appliquer!