Mon œil de lynx de correctrice trébuche sans cesse sur le même type d’erreurs. Soyez-en rassurés, si elles reviennent fréquemment, c’est certainement qu’elles ne sont pas SI faciles à éviter. Pour les expliquer, je cherche régulièrement des exemples concrets afin de les insérer à mes commentaires ajoutés aux marges des textes corrigés… Parce que, on doit se le tenir pour dit, ces règles (contrairement à certaines autres qui font partie de la vie) sont là pour être suivies, elles ajoutent même de la fluidité et de la beauté à l’écriture…Alors donc, pour vous, j’ai regroupé quelques erreurs fréquentes afin de vous offrir ce petit (mini même) condensé nommé 3 Règles d’écriture et leurs exemples concrets.

1. L’absence de sujet dans une proposition participiale
Juste à la lecture du titre il vous est venu une envie de fermer la page et d’aller magasiner votre kit de Noël en ligne?
Attendez… ce n’est pas vraiment compliqué. En fait, il faut se rappeler que si l’on parle de quelque chose ou de quelqu’un en début de phrase (avant une virgule), on devra parler de la même chose dans la seconde partie de la phrase (après la virgule) SI ON NE NOMME PAS CETTE PREMIÈRE CHOSE À NOUVEAU. * Il faut noter que l’explication est la même si l’on inverse 1e partie et 2e partie de la phrase…
Par exemple, prenons cette phrase :
« Après avoir fini sa longue journée de travail, la nuit tomba. »
Selon toute logique et selon la langue française, ce serait ici la NUIT qui aurait fini sa journée de travail. Or, cette hypothèse, puisqu’elle est fort peu envisageable, indique qu’il y a une erreur. Nous devrions lire :
« Après que cet individu ait fini sa longue journée de travail, la nuit tomba. »
SHLANG! Comme on sait maintenant QUI a fini sa journée de travail, les deux propositions sont complètes et l’ambiguïté est levée. C’est-à-dire, également, que lorsque l’une des deux propositions (partie de phrase après ou avant la ponctuation) ne comporte pas de sujet, on en déduit, parfois à tort, que le sujet est le même partout.
2. Le pléonasme syntaxique
D’abord, le pléonasme est une répétition inutile. Le plus populaire exemple est certainement « monter en haut », mais ils sont nombreux : à un certain moment donné, faux prétexte, prévoir à l’avance, etc.
Le pléonasme syntaxique, lui, survient dans la construction même de la phrase.
Par exemple :
« La fille de Roger, entre autres jeunes demoiselles, elle ne lâchait pas des yeux le nouveau venu dans la classe. »
Le « elle » est absolument superflu puisqu’on a déjà établi que c’était « la fille de Roger » qui était le sujet.
OU encore :
« Une justification dont beaucoup, à commencer par le directeur, estiment que l’on aurait pu s’en passer. »
On devrait lire « se passer » puisque, encore ici, on sait que c’est de la justification dont on parle.
3. Le zeugme
Ç’aurait pu être le nom d’un bel animal exotique, mais non.
Le zeugme peut être de natures différentes. Je vais m’attarder au zeugme qui survient lorsque l’on coordonne deux verbes qui n’ont pas la même construction.
Par exemple :
« Gaston veut voir et parler à Marie. »
Essayons de faire deux phrases avec celle-ci…
- Gaston veut voir (à) Marie
- Gaston veut parler à Marie
Puisque la phrase se termine par un complément indirect (ou peu importe son nom dans la réforme ou blablaaaaa), les deux verbes devraient se conformer à cette structure.
La version correcte serait :
« Gaston veut parler à Marie et la voir. »
Tout simplement!
J’espère, sur ce, vous avoir donné des exemples qui puissent demeurer dans votre esprit lorsque vous écrirez, que ces règles deviennent limpides et faciles à appliquer!