Les faux-amis : on vous HAIT!

Les faux-amis : on vous HAIT!

Je ne sais pas pour vous, mais moi j’aime les listes. Simples à visualiser et à conceptualiser, elles sont claires, longilignes et faciles à mémoriser. C’est la raison pour laquelle vous trouverez ci-dessous une liste de faux-amis, qui sont la cause première de FAIL par des traducteurs et traductrices, réviseurs et réviseures, même expérimenté(e)s… quand ils n’ont pas bu leur café. Les faux-amis : on vous HAIT!

 

  1. Bibliothèque & Library (on y emprunte des livres) / Librairie & Bookstore (on y achète des livres)
  2. Actually : en fait & vraiment (constatation) / Actuellement : currently & now (dans le présent)
  3. Éventuellement : possibly (possibilité) / Eventually : finalement (conclusion, ex : He eventually went out with his friends that night)
  4. Compréhensif : understanding (le fait de comprendre) / Comprehensive : complet & détaillé (A comprehensive report)
  5. Confidence : a secret / Confidence : la confiance
  6. Large : grand / Large : wide
  7. Photograph : une photographie (l’objet) / Photographe : a photographer (celui ou celle qui prend les photos)
  8. Commodity : marchandise / Commodité : convenience (qui fait notre affaire)
  9. Fortunate : chanceux (chance) / Fortuné : wealthy (argent ou autre richesse)
  10. Location : rent & lease (action de louer) / location : emplacement (lieu)

Et vous, y a-t-il de ces faux-amis absents de la liste et qui vous donnent du fil à retordre?

L’accord des verbes pronominaux, en d’autres mots

L’accord des verbes pronominaux, en d’autres mots

J’adore la Banque de dépannage linguistique, vraiment. Une fois, par contre, j’ai consulté ce vaste site en quête de sens : je voulais avoir une explication claire à donner quant à l’accord des verbes pronominaux. Oupelaye, l’explication que j’y ai lue était telle un passage de La phénoménologie de l’esprit, de Hegel; beaucoup trop encombrée de phrases longues et tordues. C’est là que je me suis dit… pourquoi ne pas essayer d’expliquer moi-même l’accord du participe passé des verbes pronominaux, en d’autres mots.

Les catégories de verbes pronominaux

Il y en a deux. Ceux qui sont toujours utilisés à la forme pronominale, comme par exemple : souvenir. On peut SE souvenir, mais pas souvenir quelqu’un ou quelque chose. Ce qui fait de « souvenir » un verbe que l’on appellera « essentiellement pronominal ».  L’autre catégorie, c’est les verbes à orientation floue… Ceux-ci, comme « laver », s’appellent les verbes occasionnellement pronominaux. On dira : je lave la vaisselle, mais aussi je me lave (forme pronominale).

Le sens des verbes pronominaux

Ensuite, les verbes à l’identité weird, comme « laver » mentionné ci-dessus, ont un sens. On dira qu’ils sont soit réfléchis, réciproques ou passifs. Voici l’explication de chacun de ces sens.

  • Réfléchi : comme un miroir, l’action de ce verbe pronominal est faite par le sujet lui-même. Par exemple, on dira : il s’est donné un coup de pied au …  C’est le sujet qui s’est donné un coup de pied à lui-même.
  • Réciproque : comme un sentiment partagé, l’action de ce verbe pronominal est faite par deux personnes en même temps et réciproquement. Par exemple, on dira : ils se sont tous deux tiré les cheveux.
  • Passif : Subir sans agir, voici ce que ce verbe pronominal fait à son sujet. Par exemple : des voix fortes s’entendent dans toute l’église. Le sujet est ici « des voix », mais qui subit l’action? Eh bien ce sont les gens présents dans l’église.

L’accord des verbes pronominaux 

Commençons par le plus simple. Les verbes essentiellement pronominaux, comme se souvenir, se soucier, s’évader, s’évanouir, s’enfuir, s’enquérir, s’abstenir, se repentir, se désister, etc. s’accordent avec le sujet. « Les prisonniers se sont évadé» démontre bien la règle.

Le hic, ce sont les verbes occasionnellement pronominaux comme laver (se laver), embrasser (s’embrasser) et mentir (se mentir). Pour ceux-ci, vous devez maîtriser la règle de l’accord du participe passé avec avoir (que plusieurs oublient malgré qu’elle soit si importante).

Voici la règle sous forme d’exemples :

Elle s’est lavée.
-> elle a lavé quoi ? -> elle-même = qui prend la forme de « s’ » dans la phrase, placé avant l’auxiliaire (est)  –> accord

Elle s’est lavé les mains.
-> elle a lavé quoi ? -> les mains, placé après l’auxiliaire (est) –> pas d’accord

Elles se sont parlé.
-> elles ont parlé qui ? ou quoi ? -> la question est impossible à formuler (puisqu’on parle à quelqu’un) -> pas de COD –> pas d’accord

Ils se sont embrassés.
-> Ils ont embrassé qui ? l’une et l’autre = qui prend la forme de « se » dans la phrase, placé avant l’auxiliaire (sont) –> accord

 

Et vous, accorderez-vous dorénavant les verbes pronominaux plus aisément?

Selon que… dans tous ses états

Selon que… dans tous ses états

Il y a de ces expression qu’on a quasi peur d’employer parce qu’elles ont une façon bien à elles et surtout sournoise d’être ambiguës. Selon que, qui est en fait une locution conjonctive (juste son nom est aussi sexy qu’un verre de styromoussedont les différents usages doivent être respectés. Voici, voilà, selon que… dans tous ses états.

D’abord, considérant que vous savez TOUS ce qu’est le mode indicatif, selon que est toujours utilisé avec un verbe au mode indicatif. Le subjonctif n’en fait pas partie. De ce fait, on doit lire ou dire : les enfants n’iront pas dans la même garderie selon que leurs parents ont obtenu ou non une place à l’automne. Moi-même, par automatisme, j’aurais tendance à feeler davantage le subjonctif et à opter pour « selon que leurs parents aient obtenu ou non… ». MAIS NON! La règle l’a dit : c’est f-a-u-t-i-f.

Par ailleurs, certains verbes se prononcent de la même manière à l’indicatif qu’au subjectif, mais s’écrivent différemment. Par exemple le verbe sourire… on lira donc selon que je souris ou non, tandis que le subjectif se serait écrit « sourie ».

Il y a aussi le selon que employé pour exprimer une forme de proportion, un rapport entre deux éléments ou deux faits. Dans ce cas, l’expression « dans la mesure où » serait tout aussi correcte à utiliser. Par exemple : ma fille est récompensée selon qu’elle fait bien ses devoirs. L’idée de la proportion est assez claire ici alors je ne m’étendrai pas!

 

C’est tout! Utiliserez-vous dorénavant selon que… dans tous ses états?

À qui de droit, c’est fini

À qui de droit, c’est fini

Eh non, notre « à qui de droit « tant chéri ne se dit plus, plus du tout. Le saviez-vous? En réalité, la locution est toujours correcte, mais on doit l’utiliser à bon escient. On dira, par exemple, « Je vous saurai gré de transmettre ma demande à qui de droit » lorsque l’on voudra signifier le destinataire… mais jamais en début de phrase pour s’adresser à un individu dont on ne connait pas le nom! Alors qu’en est-il de ces formulations dépassées (depuis toujours ou tout récemment), de ces trucs que l’on dit sans même savoir que l’on est dans l’erreur. Les voici, les 7 choses qui ne se disent pas ou plus!

à qui de droit, c'est fini

 

À qui de droit

Il s’agit en fait d’un calque de l’anglais. On dira « to whom it may concern », en anglais, mais pas sa traduction directe!

Varia

Le terme « varia » est une impropriété. On l’utilise à tort dans les procès verbaux et ordres du jour. Ce terme désigne plutôt un recueil d’œuvres variées ou, en journalisme, un article ou un reportage se rapportant à des sujets variés. Les meilleures expressions pour signifier l’idée transmise par le fameux « Varia » seront donc : « Questions diverses », « Affaires diverses », « Sujets divers », ou « Divers ».

À date

Il existe plusieurs utilisations de « à date » qu’il faut absolument éviter. On ne peut dire, par exemple, « nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à date ». Il faudra plutôt lire « nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à maintenant ». Même chose pour « à date, tout s’est bien passé ». C’est n-o-n! On devra lire « Jusqu’ici, tout s’est bien passé ».

Mademoiselle

L’utilisation de « Mademoiselle » est réservée, dans le cadre de correspondances écrites, uniquement aux très jeunes filles ou à celles (en existe-t-il encore?) qui souhaitent ardemment se faire appeler ainsi. On préfère « Madame », en tout temps autrement.

Impacter

Bon, bon, bon. Il faut savoir qu’impacter se dit, mais qu’il n’est pas accepté par les Grands de la langue française dont L’Académie française ou le Trésor de la langue française. Il s’agit en fait d’un néologisme ou « nouveau mot », admis mais… pas admis. À utiliser avec grande grande parcimonie, comme tous les autres néologismes d’ailleurs.

Moins pire

Ici, on tombe dans mes règles de prédilection. Tout le monde les entrave, mais elles constituent tout de même des erreurs. « Moins pire » est dans la même catégorie que « plus mieux ». On devrait lire « moins mauvais », comme dans « mes notes sont moins mauvaises ».

Se souvenir et se rappeler

Connaissez-vous la différence entre un verbe transitif et un verbe intransitif? Il y a le premier auquel on ajoute un complément de verbe (manger une pomme) et le deuxième auquel on n’ajoute pas de complément de verbe (ils grandissent). Et puis, parmi les verbes transitifs, il y a les directs et les indirects, qui nécessitent respectivement des compléments directs et indirects. Le verbe se rappeler est transitif DIRECT ; il demande donc d’être complété d’un complément direct et le verbe se souvenir transitif indirect. On dira donc « je me rappelle CETTE ÉPOQUE » et « je me souviens DE CETTE ÉPOQUE ».

Au passage, le verbe pallier est transitif direct… c’est-à-dire qu’on doit dire « pallier ce problème » et non « pallier à ce problème ».

OK, OK, j’avoue que la dernière était un peu lourde, mais constructive, non?

Bonne rédac!

Page blanche

Page blanche

 

Une page blanche c’est le début, une page blanche c’est la fin. Le début de mille idées, la fin de la paresse. Un syndrome bien connu, aussi. Une page blanche n’est jamais vraiment blanche. Certains jours où l’inspiration vient à arriver, elle semblera grise, très grise. Certains jours où l’inspiration est à son apogée, elle se transformera en un tableau coloré, prêt à être interprété.

Je ne sais pas d’où l’inspiration vient. J’ai cherché, un peu… Je ne m’y suis pas attardée très longtemps parce que comme dans le cas d’un tour de magie, on ne veut pas vraiment savoir quel est le truc.

Je me suis dit qu’elle venait peut-être d’une humeur, d’une joie ou d’un enthousiasme qui se transformait en idées. Ou encore d’une mélancolie qui me brassait un peu en dedans et qui faisait surgir les sujets, les propos, les thèmes et les mots. Non, pas vraiment.

Je me suis dit qu’elle venait de ce que j’avais vu, entendu, compris. Des textes lus, des faits vécus. Peut-être faisaient-ils en sorte d’éveiller ma conscience et mes sens. Non plus.

Je suis restée sur ma faim et c’est correct comme ça.

L’inspiration vient comme un beau vent frais qui balaie la chaleur stagnante à la plage. On la prend et on est bien content.

L’inspiration vient comme la surprise d’un sourire venant d’un inconnu. On la prend et on est bien content.

L’inspiration vient comme un deux piastres trouvé entre les coussins du divan. On la prend et on est bien content.

On la prend… et on est très content.

La rédaction professionnelle en 5 étapes

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La rédaction professionnelle n’implique pas qu’écrire; elle implique plusieurs étapes importantes qui feront de vous, en quelque sorte, des gestionnaires de projets de rédaction.

1. Comprendre le client

Les clients, autant qu’ils sont, ont des champs d’expertise, des façons de concevoir les affaires, des orientations diverses. Il n’en tient qu’à vous d’être attentif. Beaucoup d’écoute, de discernement et de compréhension seront requis. La première étape étant la rencontre avec le client, vous aurez à être de fins journalistes afin de dresser, d’abord, une liste de choses à demander… puis de fins psychologues afin de comprendre ce qu’il en est réellement.

2. Poser les bonnes questions

Tel que vu au dernier point, vous aurez à poser les « bonnes » questions. Mais quelles sont ces fameuses questions. Plusieurs de vos clients vous amèneront l’information sur un plateau d’argent. Plusieurs autres seront plus ou moins mal orientés et ce sera à vous de déterminer leurs besoins. Parmi les questions à prendre en considération:

  • Pourquoi VOUS choisir en tant qu’entreprise?
  • Quels sont les services sur lesquels vous voulez mettre l’emphase?
  • Quels sont les 3 ou 4 termes qui vous définissent en tant qu’entreprise ou en tant que professionnel?
  • Quels clients souhaitez-vous attirer, quels sont leurs habitudes de consommation et qu’aiment-ils?
  • Quelles approches de vente ou de persuasion vous ont déjà convaincu d’acheter ou d’opter pour un service (puisque vos clients, ceux-là même qui désirent vendre, sont également des acheteurs!)

 

3. La recherche

Comme je le mentionnais préalablement, la rédaction n’implique pas que la rédaction en elle-même; elle implique TRÈS souvent de la recherche. Vous aurez donc, selon les cas, à faire des recherches qui toucheront:

  • les compétiteurs et leurs pratiques
  • les tendances actuelles
  • le domaine d’expertise du client
  • le contexte socio-économique
  • l’historique de l’entreprise visée
  • toute autre information pertinente à votre rédaction future

 

4. Écrire

Cette partie sera plus ou moins facile selon votre rapidité d’écriture, votre concentration, les informations fournies ou trouvées et votre humeur (oui oui… le « timing » est ultra important en rédaction… il faut savoir que quiconque n’est pas toujours dans sa forme optimale pour écrire… sachez laisser venir le momentum et votre moment d’apothéose rédactionnel!)

5. Soyez attentif à la rétroaction

Selon l’aptitude à la communication « avec tact » ou non de votre client, sachez recevoir la rétroaction sous un bon angle, un angle positif, dans une optique d’apprentissage et, surtout, percevez-la comme étant formatrice en tout temps! La rétroaction sera votre deuxième vrai lien avec votre client. Encouragez le fait que votre client vous dicte les bons et moins bons points de votre rédaction. Nul besoin de payer des formations coûteuses en marketing, vos clients sont là pour ça! Ils vous donneront l’heure juste quant au travail accompli… alors, écoutez-les! Vous ferez peut-être 15 versions, mais la dernière sera exactement celle à laquelle ils rêvaient et vous deviendrez leur héros! Le sentiment de réussite et d’accomplissement sera à son apogée et vous trouverez là toute la motivation nécessaire pour (recommencer toutes ces étapes et…) trouver d’autres clients dont vous pourrez combler les besoins!

La rédaction en elle-même ne constitue que 10% du travail en soi… Soyez prêt à tout le reste!

 

Question de ponctuation

Lorsqu’il est question de ponctuation…Certains l’oublient, comme d’autres oublient leur clignotant à une intersection. Dans un cas comme dans l’autre, ça sème le DOUTE.

Pourquoi donc ponctuer un texte?

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D’abord, la ponctuation a deux fonctions

1. Une fonction grammaticale

Prenons ces deux phrases…

  • Les bénévoles qui étaient fatigués s’en allèrent se reposer.
  • Les bénévoles, qui étaient fatigués, s’en allèrent se reposer.

La première phrase sous-entend que seuls les bénévoles fatigués s’en allèrent se reposer; alors que dans la seconde, tous les bénévoles, parce qu’ils était fatigués, s’en allèrent se reposer.

Ici, seule la ponctuation joue un rôle dans l’interprétation du sens de la phrase.

2. Une fonction stylistique

Ici encore, prenons ces 3 énoncés…

  • Eh bien, qu’en pensez-vous? (ton neutre)
  • Eh bien? (ton légèrement impatient.. dans le sens de « tu viens? »)
  • Eh bien… (ton étonné ou perplexe) * à main levée, qui ici a pensé à un évènement en particulier de sa vie où il s’est dit « eh ben… »?

Ici aussi, seule la ponctuation peut signifier l’intonation voulue.

Maintenant qu’on a compris pourquoi il s’avère (comme, très…) important de ponctuer nos phrases, de manière assez simplette certes, mais certainement équivoque… j’ai dressé une liste de trucs dont vous devez vous rappeler lorsque vous rédigez.

  • Nos amis ‘ ‘ et ‘ ‘ sont ANGLO; on ne peut en aucun temps les retrouver dans un texte en français. On doit obligatoirement utiliser « et ».
  • Il y a TOUJOURS une (pas « un », non non non…) espace devant les deux-points (:), le signe de dollar ($) et le signe de pourcentage (%)
  • L’esperluette ou « perluète » n’est pas non plus un superbe animal exotique… il s’utilise en tant que et commercial dans une raison sociale comme, par exemple, dans le nom de la fancy boutique Allard & Côté Inc.
  • Puisqu’on en parle, « Inc. » …, tout est dit.
  • Vous avez le droit de soulever votre doute (pas celui lié à un conducteur qui n’utilise pas son clignotant) en entourant votre point d’interrogation de parenthèses en fin de phrase, comme dans : Eh ben…(?).
  • Les guillemets sont pluridisciplinaires. Puisqu’il existe toujours des gens qui écrivent sur du papier et pour qui la fonction italique n’est pas vraiment à portée de main… l’utilisation des guillemets pour des mots employés ironiquement, des mots du langage populaire ou encore pour une mise en relief est tout à fait OK.
  • Dans le casse-tête éternel « point-virgule ou pas-point-virgule », je vous dis LÂCHEZ-VOUS LOUSSE! Non, sans blague, si vous pouvez remplacer un point-virgule pas un point tout court et que la phrase fonctionne encore, BINGO, c’est dans la poche. Le deux-points, lui, s’accapare le reste des options disponibles.
  • Dans les nombres en français, on sépare les décimales des nombres complets par des virrrrrgules. Pour ce qui est de l’anglais, c’est le point. Par ailleurs, dans les très longs nombres, les anglophones utiliseront des virgules pour séparer les milliers des centaines, par exemple, tandis qu’en français on n’utilisera que les espaces.

Le temps file, vos yeux chauffent, c’est l’heure de clore ce petit article sur la ponctuation.

Dans le doute (est-ce que c’est un article sur le doute que je viens d’écrire coudonc?), consultez votre dictionnaire… et pour les plus IN, il y a toujours la Banque de dépannage linguistique qui est carrément une mine d’or (en BARRE, et non en bord...) pour toutes ces petites questions subtiles de la langue!

 

 

 

 

 

 

3 Règles d’écriture et leurs exemples concrets

Mon œil de lynx de correctrice trébuche sans cesse sur le même type d’erreurs. Soyez-en rassurés, si elles reviennent fréquemment, c’est certainement qu’elles ne sont pas SI faciles à éviter. Pour les expliquer, je cherche régulièrement des exemples concrets afin de les insérer à mes commentaires ajoutés aux marges des textes corrigés… Parce que, on doit se le tenir pour dit, ces règles (contrairement à certaines autres qui font partie de la vie) sont là pour être suivies, elles ajoutent même de la fluidité et de la beauté à l’écriture…Alors donc, pour vous, j’ai regroupé quelques erreurs fréquentes afin de vous offrir ce petit (mini même) condensé nommé 3 Règles d’écriture et leurs exemples concrets.

ah ces règles!

1. L’absence de sujet dans une proposition participiale

Juste à la lecture du titre il vous est venu une envie de fermer la page et d’aller magasiner votre kit de Noël en ligne?

Attendez… ce n’est pas vraiment compliqué. En fait, il faut se rappeler que si l’on parle de quelque chose ou de quelqu’un en début de phrase (avant une virgule), on devra parler de la même chose dans la seconde partie de la phrase (après la virgule) SI ON NE NOMME PAS CETTE PREMIÈRE CHOSE À NOUVEAU. * Il faut noter que l’explication est la même si l’on inverse 1e partie et 2e partie de la phrase…

Par exemple, prenons cette phrase :

« Après avoir fini sa longue journée de travail, la nuit tomba. »

Selon toute logique et selon la langue française, ce serait ici la NUIT qui aurait fini sa journée de travail. Or, cette hypothèse, puisqu’elle est fort peu envisageable, indique qu’il y a une erreur. Nous devrions lire :

« Après que cet individu ait fini sa longue journée de travail, la nuit tomba. »

SHLANG! Comme on sait maintenant QUI a fini sa journée de travail, les deux propositions sont complètes et l’ambiguïté est levée. C’est-à-dire, également, que lorsque l’une des deux propositions (partie de phrase après ou avant la ponctuation) ne comporte pas de sujet, on en déduit, parfois à tort, que le sujet est le même partout.

2. Le pléonasme syntaxique

D’abord, le pléonasme est une répétition inutile. Le plus populaire exemple est certainement « monter en haut », mais ils sont nombreux : à un certain moment donné, faux prétexte, prévoir à l’avance, etc.

Le pléonasme syntaxique, lui, survient dans la construction même de la phrase.

Par exemple :

« La fille de Roger, entre autres jeunes demoiselles, elle ne lâchait pas des yeux le nouveau venu dans la classe. »

Le « elle » est absolument superflu puisqu’on a déjà établi que c’était « la fille de Roger » qui était le sujet.

OU encore :

« Une justification dont beaucoup, à commencer par le directeur, estiment que l’on aurait pu s’en passer. »

On devrait lire « se passer » puisque, encore ici, on sait que c’est de la justification dont on parle.

3. Le zeugme

Ç’aurait pu être le nom d’un bel animal exotique, mais non.

Le zeugme peut être de natures différentes. Je vais m’attarder au zeugme qui survient lorsque l’on coordonne deux verbes qui n’ont pas la même construction.

Par exemple :

« Gaston veut voir et parler à Marie. »

Essayons de faire deux phrases avec celle-ci…

  • Gaston veut voir (à) Marie
  • Gaston veut parler à Marie

Puisque la phrase se termine par un complément indirect (ou peu importe son nom dans la réforme ou blablaaaaa), les deux verbes devraient se conformer à cette structure.

La version correcte serait :

« Gaston veut parler à Marie et la voir. »

Tout simplement!

J’espère, sur ce, vous avoir donné des exemples qui puissent demeurer dans votre esprit lorsque vous écrirez, que ces règles deviennent limpides et faciles à appliquer!

Mandat de rédaction

 

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Lorsque l’on m’a demandé pour la première fois de rédiger un article pour le blogue d’une entreprise, j’en étais alors à mes débuts et je ne savais pas encore à quel point mes diverses formations, soit en traduction, en commercialisation de la mode, en communication et en marketing me seraient utiles. À ce moment-là, je croyais que seul mon don d’écriture mènerait la tâche à bien. Eh bien non, j’ai appris très vite que je devais établir un ton rédactionnel et atteindre la clientèle visée.

Écrire, point.

J’ai commencé par ÉCRIRE. Oui… écrire! Quelle erreur… Je me suis vite mise à tourner en rond puisque, bien que je connaissais très bien l’entreprise et ses dirigeants, leurs diverses implications et champs d’activité, je n’avais pas établi LE TON et, de ce fait, de quelle manière l’entreprise désirait dorénavant se positionner au niveau communicationnel face à ses clients et clients potentiels.

La portée

Retroussant mes manches, j’ai pris la tâche plus au sérieux. Cela dit, j’étais évidemment déjà hyper sérieuse et rigoureuse, c’était là un de mes premiers contrats, MAIS… je n’avais pas bien évalué l’ampleur de la portée et de l’importance de mes écrits pour cette entreprise.

La ligne éditoriale, donc devait être bien ciblée, bien garnie de termes propres au secteur de l’entreprise, elle devait contenir de l’information assez vulgarisée pour l’auditoire sans pour autant que les lecteurs aient l’impression de lire le compte-rendu de la journée à la garderie de leur enfant (!). Cette ligne directrice, en plus de tout ça, devait être empreinte de ce que souhaitait dégager l’entreprise. Souhaitait-elle être informelle dans ses écrits afin de se rapprocher de son public? L’entreprise voulait-elle dégager du professionnalisme en parlant de ses nombreux succès ou de ses nombreuses réalisations? … Tant de questions auxquelles je devais penser afin d’orienter mon texte.

Comprendre

Avec le temps et une gymnastique rigoureuse tant d’écriture que de lecture, j’ai compris que je devais être non seulement extrêmement à l’écoute, mais que « prendre la voix » de quelqu’un ou d’une entreprise demandait énormément de concentration, d’analyse et de compréhension.

Les individus et les PME, autant que les grosses boites qui confient leurs mandats de rédaction Web, la rédaction de leurs articles de blogue ou de tout autre écrit lié à leur entreprise ou leur profession font confiance… Et cette confiance doit être honorée par une grande exactitude empreinte d’une toute aussi grande humanité. Quel qu’ait été mon parcours, je dois, au quotidien, m’impliquer corps et âme et avec tout mon bagage de vie à livrer des écrits de grande qualité.

Livrer

Petit aparté (à distinguer de apartheid) : soyez humble. Beaucoup de gens savent écrire, moins de gens savent très bien écrire et encore moins savent écouter. Travailler dans le respect de l’opinion du client, de sa vision et de sa façon de concevoir son entreprise ou son travail est primordial. User de tact, de diplomatie, mènera vos écrits vers un niveau d’autant plus supérieur puisqu’ils auront été réalisés en toute collaboration avec son auteur et son idéateur.

Sur ce, bonne écriture 😉

 

 

Écrire en s’adaptant.

Lorsque je décroche un contrat, de rédaction ou de traduction, une des premières étapes constitue à savoir à qui s’adresse le message ou la traduction en langue d’arrivée (« texte d’arrivée » ou « TA », que la traductrice dira, par opposition à « texte source »). Il est crucial d’écrire en s’adaptant, pas l’un après l’autre, mais bien l’un et l’autre à la fois, de telle sorte que le résultat soit parfaitement compris par les cibles.

La qualité de notre communication est déterminée non pas par la manière dont nous disons les choses, mais par la manière dont elles sont comprises. – Andrew Grove

Et ce principe, on le rencontre tous les jours, lorsqu’on doit parler/transiger avec des gens de culture différente, qu’on voyage, qu’on visite des sites web ayant été créés ailleurs, qu’on désire faire des achats… et qu’on finit avec une robe beaucoup trop petite…Bon, enfin, je m’éloigne du sujet, mais on reconnait que tout le principe communicationnel, même au quotidien, s’appuie sur des bases étroitement liées à l’adaptation. Adaptation qui mène, on l’aura compris, à la compréhension du message.

En traduction, ce principe d’adaptation porte un nom, il s’agit de la localisation. Certains en font même une spécialisation. Les applications sont extrêmement variées. Des jeux vidéos au marketing des produits alimentaires. Les erreurs engendrées par le manque de souci à cet égard sont également nombreuses et, ma foi, très drôles (les affaires de traductions erronées, blame it on the déformation professionnelle, ça me fait ben ben rire).

Alors de grâce, si vous devez importer un produit, offrir vos services outre-mer ou juste outre-frontière, que vous désirez faire affaire avec des gens qui parlent une autre langue et dont les mœurs divergent des vôtres, faites vos devoirs! D’abord, ayez une solide connaissance de vos cibles. Ensuite, faites appel aux services d’un individu qui sait jongler avec la langue et les expressions idiomatiques mieux que le gars du cirque avec ses quilles en feu. Les traducteurs sont là pour ça; pour rendre parfaitement votre message. Les rédacteurs sont là aussi; ils ont la capacité de choisir minutieusement les mots, les plus révélateurs, les plus vendeurs et, par dessus tout, les plus adaptés. Visez juste!